IV MEMOIRE ADRESSE A L'ACADEMIE
d'une riche moisson. On a étudié ces langues chacune
en particulier, on les a comparées, distinguées, classées.
Tl est résulté de ces travaux, des principes qui servent de
hase à la science nouvelle qu'on a appelée Ungnistlque.
Mais parmi les langues qui ont été l'ohjet de cette
étude, on ne saurait guère compter celles qui ont été
en usage, depuis la plus haute antiquité, dans la France
et dans la Grande-Bretagne, et qui sont encore parlées
dans quelques portions de ces pays.
Les savants qui se sont occupés de cette science y
ont cependant jeté un coup d'œil. Il leur a suffi, pour re-
connaître dans les idiomes que nous distinguerons, dans
la suite, parle nom de celtlcjiies proprement dits, des rap-
ports assez marqués avec la grande famille appelée indo-
(fermanique , et pour les ranger dans cette division.
Un autre idiome, le hasque, que l'on a quelquefois
nommé celtique, a été profondément étudié par un savant
célèbre dont nous citerons plus tard les travaux.
D'autres savants, nés dans les provinces où se j)arlent
encore ces idiomes, s'en sont occupés spécialement, à la
vérité, mais en général dans d'autres vues. Ils ont soi-
gneusement recueilli les règles du langage et les mots qui
en constituent le corps (c'est un grand service rendu, et
leurs travaux sont précieux) ; mais, quand ils ont voulu
porter leurs regards au delà, ils ont élevé des préten-
tions si extraordinaires relativement h l'influence et à
l'extension de leur langue maternelle , qu'ils ont excité
dans le public, en général, les préventions les plus défli-
vorables. Ces préventions n'étaient pas sans fondement,
car les prétentions des reltis<(uts élaienl poussées jusqu'au